L'ARTISANAT
PRESENTATION
L'ORNEMENTATION
FILIGRANE
LA TECHNIQUE
LA COUTELLERIE
LE TISSAGE
LA VANNERIE
CENTRES D’ARTISANAT

L’ARTISANAT

L’artisanat en Sardaigne est une très vieille tradition, influencé et enrichi sûrement par tous les envahisseurs et occupants. Toutes sortes de matériaux sont utilisés: la laine, les tissus, le lin et l’asphodèle et autres végétaux, le bois, le liège, le cuir, l’argile, le corail, la nacre, la corne, les métaux : or, argent cuivre, fer, etc. Ce qui lui donne richesse et diversité.
Les Sardes ont au début utilisé les matériaux qu’ils trouvaient à portée de mains pour les objets et les ustensiles dont ils avaient besoin pour leur vie quotidienne. Ils ont taillé dans: le chêne, l’olivier, le liège. Ils ont façonné l’argile voire le fromage blanc séché et peint. Ils ont fabriqué des pots, des statuettes, des moules etc. puis des quenouilles, des métiers à tisser, des coffres de mariés, etc.

Certains Sardes ont émigré. Ils s'en trouvent dans le célèbre quartier du meuble de Faubourg Saint Antoine à Paris oú travaillent des artisans d'art très prisés : ébenistes, doreurs sur bois, laqueurs, etc...
Parmis eux on trouve des Sardes tels :

Mario Renzo Solinas www.artintaglio.com
Vittorio Serio www.vittorio-serio.com

L’ORNEMENTATION

Madame Brandon-Albini, dans « SARDAIGNE SANS CAGOULE » cite Remo Branca « Naguère, je me proposais de découvrir le premier vagissement de l’art populaire sarde parmi les bergers…(au début du 20ème siècle). le peuple sarde était encore probablement à 90% analphabète, dans les campagnes le seul moyen de communication « écrite » entre les valets-bergers et leur maître-le berger propriétaire étaient les entailles au couteau faites sur les branches non décortiquées des oliviers sauvages (qui servaient de bâton aux bergers). Enfant, je croyais que ces branches ainsi taillées étaient quelque chose de décoratif. Mais un jour je vis le maître lire sur ces branches le nombre de litres de lait de brebis, de vache ou de chèvre traits par son berger. Lorsque nous voyons cela - nous autres, « analphabètes de ce langage primitif »-, nous comprenons que ces cannes ainsi « écrites », décorées et fleuries, offraient la base d’un système ornemental typique de la symbologie élémentaire du berger. Cela indiquait non seulement le compte du lait, mais exprimait aussi des sentiments. Il s’agit d’entailles doubles. Le compte du lait donne une série de petites feuilles lancéolées, inclinées tantôt à droite, tantôt à gauche, droites ou croisées, formant la succession caractéristique d’une frise qui se déroule ensuite rationnellement … »

On retrouve souvent les mêmes motifs ornementaux sur les divers objets fabriqués quels que soient les matériaux utilisés. Naïfs ou stylisés ce sont souvent des animaux familiers : colombes, oiseaux divers, brebis, chevaux et autres animaux domestiques, des végétaux : feuilles, fleurs, grappes de raisins, sarments de vignes, fruits, mais aussi des étoiles, des soleils et des lunes, parfois des hommes et des femmes.

Les techniques primitives ont évolué jusqu’aux limites floues où se côtoient l’artisanat et l’art. Mais les tentations et la demande touristique ont fait que l’on trouve le pire, fabriqué en série voire industriellement sur le continent ou dans des pays asiatiques ! , dans certains commerces de souvenirs et le meilleur chez les artisans eux-mêmes, dans des expositions ventes qu’organisent certains villages pour mettre en valeur l’artisanat local et surtout dans les magasins d’
I.S.O.L.A. qui présentent une sélection des plus belles pièces de l’artisanat de l’île.

I.S.O.L.A. informations, centre d’exposition et de vente, 176-178, via Bacaredda, 09127 Cagliari, téléphone 070 492756 et dans d’autres villes de Sardaigne.

On trouve, du tissage : tapis, nappes et serviettes, rideaux, tissus, etc., de la broderie, de la joaillerie : bijoux en filigrane, colliers en corail que l’on admire dans les accessoires et les costumes traditionnels des hommes et des femmes, de l’ébénisterie et de la sculpture sur bois, de la céramique et de la poterie, de la ferronnerie d’art, du tressage de paniers, de corbeilles, etc. en asphodèle, paille, jonc etc., des instruments de musique tel le « launeddas » et les flûtes, etc.



LE FILIGRANE ET LA JOAILLERIE


Le filigrane est présent dans la civilisation Egyptienne, Etrusque, Grecque et Arabe. On pense que cette technique est née dans un centre culturel asiatique et ensuite s'est répandue dans les pays de la méditerrannée par les phéniciens, les émigrations et les trafics commerciaux.


    

LA TECHNIQUE

Les métaux (or ou argent) sont travaillés en double fils très fin et entortillés en spirale.
LaGRANULATION est caractèrisée par les soudures invisibles du fil d'or. En général on obtient des bijoux précieux pour leur finesse et transparence. Les Pheniciens (au XIIe siècle avant J.C.), les Carthaginois, et surtout les Espagnols au XIVe siècle après J.C., (qui apprirent la technique du filigrane par les Arabes): nous ont laissé après leur colonisation, tous les secrets de l'art dans la bijouterie. Les artisans Sardes dépassèrent leurs anciens maîtres et créerent un style local.

Encore aujourd'hui le filigrane est travaillé avec les techniques les plus anciennes et permet de reproduire fidèlement des bijoux anciens qui les rend uniques dans leur valeur.

Gioielli di Galdino Saba
via Sardegna 32
09124 Cagliari

A ces " dentelles " particulières et précieuses que sont les filigranes d'or et aux bijoux traditionnels qui ornent les costumes de fêtes, il s'en trouve de plus modernes, décorés de perles, de pierres précieuses et, naturellement, de corail. Spécialisés depuis toujours dans le travail de " l'or rouge " les artisans sardes, et surtout ceux d'Alghéro, le transforme en boucles d'oreille, pendentifs, etc.

LA POTERIE ET LA CERAMIQUE


Depuis quelques dizaines d’années la céramique a vu une évolution et une croissance de cet art. Par la recherche et l’affinement des techniques ancestrales, la confrontation au travail d’autres artisans et artistes venant d’autres horizons et par une demande plus exigeante. On a vu le passage de la céramique, entendu exclusivement comme ustensiles utilitaires à usage essentiellement domestique, à la céramique comme bien ornemental puis comme œuvre d’art à part entière et par conséquent, comme instrument de culture destiné à se développer et à s’améliorer. Ainsi se côtoient un art authentiquement populaire et un art plus en recherche et plus élitiste qui se nourrissent l’un l’autre. Deux grand centre de la céramique se trouvent sur l’île l’un à Oristano, l’autre à Assemini près de Cagliari. Nous avons visité et vous recommandons un détour par Assemini au Centre de Céramica d’Arte Italiana et à son exposition vente permanente d’artisanat local, ouvert tous les jours, dimanche compris, de 9h30 à 13h et de 16h30 à 20h, via Lazio. Cette exposition voulue par l’administration communale avec le concours des jeunes de la coopérative « PAIDEIA » se compose de trois parties : une exposition temporaire de céramique d’art venant de toute l’Italie, une exposition vente permanente d’artisanat local qui est la vitrine de cette activité typique qui présente d’une part la production de céramique et de poterie et d’autre part d’autres types d’artisanat : l’ébénisterie et la sculpture sur bois, la coutellerie et le travail de la corne, etc.


LA COUTELLERIE

L’élevage ovin et caprin est très présent dans tout le bassin méditerranéen. La Sardaigne en est l’un des principaux centres. De tout temps les cornes de ces animaux ont été utilisées et travaillées tout d’abord pour réaliser des objets utilitaires puis d’ornement voire de loisir : boîtes, gobelets, flasques, dés à jouer, etc. Mais le couteau est le plus courrant et le meilleur exemple des objets utilitaires. Il sert pour tailler, couper, sculpter, se défendre, chasser. On trouve des couteaux simples, d’autres pliants et aussi des couteaux à cran d’arrêt. Le manche fait de corne permet de l’avoir bien en main. La forme de la corne a permis au créateur de varier la forme même du couteau, la lame épousant le manche. Cette corne est facile à travailler, l’artisan s’est servi de ses nervures, de ses dessins, de ses couleurs, avant de la graver ou de la sculpter elle même. Enfin il lui est arrivé de graver la lame. Ainsi l’artisan sarde a donné au couteau ses lettres de noblesse, élevant au rang d’objet d’art cet outil inséparable de l’Homme.


LE TISSAGE, LA TAPISSERIE ET LA BRODERIE


Le travail de la laine des nombreux moutons de Sardaigne et des divers textiles a ouvert un grand champ aux techniques artisanales.
Les couleurs y explosent sur de très beaux tissus qu'ornent les motifs les plus divers : fleurs, paons, sangliers, losanges, etc. mais aussi des scènes de chasse qui s'inspirent des antiques toiles de tradition byzantine. Ces motifs se répètent sur les tapisseries et les tapis épais.
Les raffinements des broderies sont un des éléments de la richesse des costumes de la plupart des villages sardes comme les châles de soie caractéristiques d'Olièna ou ceux en dentelle filet de Bosa par exemple.


La vannerie présente une très vaste gamme de paniers, corbeilles, vans, etc. qui se décline en des dizaines de variantes.
En premier lieu ils répondaient à l'utilisation quotidienne d'objets à usage familier et professionnel. Ils étaient confectionnés grâce aux matériaux que l'environnement des artisans leur donnait en abondance et à moindre frais : paille, osier, asphodèle, raphia, palme, etc.
Les artisans trouvaient les ornements, nous l'avons vu plus haut, dans l'observation de leur univers et leur inspiration plongeait ses racines dans la tradition. Les couleurs étaient celles de la matière brute et naturelle, les tons restant dans l'harmonie des grèges aux noisettes profonds.

Aujourd'hui sur ces bases traditionnelles, les formes et les dessins ont varié, certaines couleurs, rouge et vert, et certains tissus sont venus rehausser le travail. Ainsi les corbeilles de Sinnai sont en jonc et tissus rouge écarlate, les paniers de Castelsardo sont en raphia grège et coloré. Les paniers sardes constituent un artisanat riche en pleine évolution.









fabrication de paniers à Castelsardo


PRINCIPAUX CENTRES D’ARTISANAT
ET LEURS ACTIVITES ARTISANALES PRINCIPALES

  • AGGIUS Tissage : tapis et étoffes.
  • ALGHERO Travail du corail, orfèvrerie.
  • ASSEMINI Poterie : pots, vaisselle, pipes en terre cuite, ébénisterie.
  • ATZARA Tissage : tapis.
  • BARISARDO Tissage : tapis.
  • BOLOTANA Tissage : tapis.
  • BONORVA Tissage : tapis, tapisserie.
  • BORONEDDU Objets de vannerie en osier et en roseau : panier.
  • BORORE Tissage : tapis, couvre lits.
  • BOSA Orfèvrerie, ébénisterie, filet, nasse, vannerie en osier et en roseau, travail des peaux.
  • BUDDUSÔ Coffres et mobiliers sculptés.
  • BUDONI Ferronnerie.
  • BUSACHI Tissage : tapis.
  • CABRAS Barques traditionnelles en roseaux (« fassonis »), capanne di « cruccuris », céramique.
  • CAGLIARI Ebénisterie, ferronnerie, céramique, bronzerie, argenterie, orfèvrerie, filigrane, broderie.
  • CALANGIANUS Travail du liège.
  • CARBONIA Ferronnerie.
  • CASTELSARDO Vannerie en palmes.
  • CHIARAMONTI Tissage : tapis.
  • CUGLIERI Broderies sur toiles, ébénisterie, vannerie.
  • DESULO Tissage de la laine (orbace), ustensiles en châtaignier.
  • DORGALI Tissage : tapis et tapisseries, céramiques, cuirs travaillés, ébénisterie, coutellerie, orfèvrerie, courges séchées et gravées.
  • FLUSSIO Vannerie d’asphodèle.
  • GADONI Tissage de la laine (orbace).
  • GALTELLI Objets.
  • GAVOI Travail du liège.
  • GIBA Tissage : tapis.
  • GONNOSNÔ Tissage.
  • ISILI Tissage : tapis.
  • ITTIRI Tissage : tapis, couvre-lits, sculpture sur bois, vannerie.
  • URAS Travail du liège.
  • MACOMER Ebénisterie : coffres.
  • MAMOIADA Sculpture et masques traditionnels de carnaval en bois.
  • MEANA SARDO Tissage et tapisseries.
  • MILIS Roseaux tressés, objets en roseau.
  • MOGORO Tissage : tapis, tentures et tapisseries.
  • MONSERRATO Travail des peaux.
  • MONTRESTA Vannerie d’asphodèle.
  • MORGONGIORI Tissage : tapis et tapisseries.
  • MURAVERA Fabrication de « launeddas » instruments de musique emblématique de la Sardaigne.
  • NULE Tissage : tapis géants et tapisserie, broderie.
  • NUORO Orfèvrerie, argenterie, ébénisterie, masques de carnaval, courges séchées et gravées.
  • OLBIA Céramiques.

  • OLIENA Broderie.
  • OLLOLAI Vannerie d’asphodèle.
  • OLZAI Vannerie d’asphodèle.
  • ORANI Ebénisterie.
  • ORISTANO Céramiques, vaisselle, toiles brodées.
  • OROSEI Ebénisterie.
  • ORUNE Tissage de la laine (orbace).
  • OSIDDA Tissage : tapis.
  • OSILO Tissage : tapis, sacs, besaces, orbace, napperons.
  • OTTAN sculptures sur bois, masques de carnaval.
  • PA'ITADA Coutellerie à cran d’arrêt, travail du bois et du cuir.
  • PAULILATINO Tissage :couvre-lits en lin avec la technique dite « a pibionis »
  • PLOAGHE Tissage : couvre-lits et tapisserie, ébénisterie.
  • POZZOMAGGIORE Tissage : tapis, couvre-lits de lin blanc et laine colorée.
  • QUARTU SANT’ELENA Orfèvrerie, pâtisserie en pâte d’amande.
  • SAMUGHEO Tissage : tapis.
  • SANT'ANTIOCO Tissage de tapis, filet.
  • SANTA GIUSTA Palmes travaillées.
  • SAN VERO MILIS Vannerie en joncs ( "zinniga ") et en paille.
  • SANTULUSSURGIU Coffre nuptial sculpté, tissage : tapis et couvertures, cuirs travaillés, harnais et mors de chevaux, coutellerie.
  • SARDARA Tissage.
  • SARULE Tissage : tapis.
  • SASSARI Céramiques, argenterie, orfèvrerie, ébénisterie, cornes sculptées, vannerie d’osier et de roseau, marionnettes, courges séchées et gravées.
  • SCANO MONTIFERRO Tissage couvre-lits de lin blanc et de laine colorée, napperon.
  • SELARGIUS Céramiques, ébénisterie.
  • SEDILO Tissage : tapis et couvre-lits..
  • SENNORI Vannerie de palme, céramiques.
  • SESTU Ebénisterie.
  • SINISCOLA Céramiques en terre cuite.
  • SORGONO Ebénisterie.
  • SORSO Vannerie de palmes.
  • TADASUNI Travail du liège.
  • TEMPIO PAUSANIA Objets en liège.
  • TEULADA Napperons et broderie.
  • TINNURA Vannerie d’asphodèle.
  • TONARA Clochettes, tissage de couverture et tapis.
  • TRAMATZA courges séchées et gravées.
  • TRINITÀ D'AGULTU Vannerie d’osier et de roseau.
  • ULASSAI Tissage : tapis et tentures..
  • VILLAGRANDE Tissage : sacs, besaces et essuie-mains.
  • VILLAMASSARGIA Tissage : tapis et tentures.
  • VILLANOVA MONTELEONE Tissage : tapis.
  • ZEDDIANI Tissage : couvertures de lin, vannerie, stuoie di biodo.