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Traditions Populaires LES CONTES, RECITS ET LEGENDES SARDES
Une tradition orale
La Sardaigne est une terre de légende. La culture sarde repose sur une transmission orale millénaire. Cette culture traditionnelle est ancrée dans le sacré, plongeant ses racines dans les religions païennes sur lesquelles s’est juxtaposée la tradition chrétienne qui imprègne toute la vie et les coutumes sardes. Aujourd’hui cette culture traditionnelle, sans disparaître, tend à se décanter. Toute la vie est rythmée par des chants en vers repris de la
tradition ou créés pour la circonstance. Dès sa plus tendre enfance,
l’enfant entend les berceuses, Ninna nanna, que lui chante sa maman.
Ces chansons, en vers octosyllabes, où, le plus souvent la mère peut
improviser en suivant une trame, prédisent mille bonnes choses au bébé.
Il entend aussi des ritournelles, de nombreux proverbes et dictons
souvent en vers. Devenus jeunes gens certains improvisent des poèmes
d’amour, les mutos. Les invocations des Saints et les lamentations
mortuaires sont versifiées. Il y a peu, mais cette tradition semble en
voie de disparition, des femmes, pleureuses plus ou moins
professionnelles, improvisaient des chants pathétiques, les
s attitos.
Les gara poetica (joutes poètiques) Cette terre de poésie se retrouve dans les fêtes traditionnelles, et Dieu sait si elles sont nombreuses! Il y a beaucoup d’occasions de faire la fête notamment en l’honneur du (ou des) Saint Patron du village, plus rarement, lors de certaines fêtes politiques ou pendant la période estivale lors du retour au village des imigrés, des concours de poésies sont organisés. Au cours de ceux-ci deux ou plusieurs poètes improvisent sur un thème qui leur est proposé, par exemple: la paix et la guerre, etc. Le premier poète chante, le second, souvent reprend le dernier vers, et poursuit en développant une thèse contraire et ainsi de suite (voir plus bas les Gara poetica et l'excellent livre de Maria MANCA " La poésie pour répondre au hasard"). Les contes La tradition orale c’est également les contes, récits et légendes qui s’adressent à tous les ages. Certains contes se retrouvent dans d’autres régions d’Italie, d’Europe, voire du monde: c’est le cas de « l’Amour des trois oranges » par exemple. Madame Lauranne Milliquet, dans son excellent livre « La Porte d’Argent » cite le conte « La poulette Poulighitta » qui rappelle la chanson que chantent les grands mères françaises à leurs petits enfants « Biquette veux-tu sortir du chou » et aussi un passage de cet autre, « Les perplexités de Pierre » qu’elle cite également et dont on trouve la même inspiration dans la fable de La Fontaine « le Chartier embourbé ». Mais la plupart est liée à des coutumes locales d’un village ou d’une région. Ces contes ont souvent une valeur didactique voire moralisatrice. Ils racontent sous forme idéalisée l’histoire de la Sardaigne, les hauts faits réels ou supposés de la vie de certaines personnes célèbres comme Eleonor d’Arborea ou certains bandits passés dans la légende. Les rites, les magies et les peurs ancestrales pour les conjurer: la maladie, la mort, etc. Ils font apparaître des êtres surnaturels: les fées, les diables, les vampires, les esprits, les géants, etc. les saints et certains grandes figures de la tradition chrétienne. Ils font entrevoir des trésors, des merveilles ou des monstres, etc. Ces contes sont merveilleux, certains sont fantastiques, d’autres sont empreints de philosophie, si certains ont des racines religieuses, d’autres sont irrévérencieux, quelques uns sont mêmes érotiques. Raconter est un art. La qualité du conteur est toujours pour beaucoup dans l’intérêt du conte, mais la qualité d’écoute de l’auditeur n’est pas moindre. Car comme le dit un proverbe sarde: « une parole pas (ou mal) dite est une parole perdue » mais un autre dit aussi que « Là où il n’y a pas de fous les sages ne rient pas ». L'ARGIAUn exemple de musicothérapie en Sardaigne
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MAMUTHONESUne des fêtes les plus célèbres et les plus anciennes de Sardaigne est la fête des Mamuthones à Mamoïada, village au cœur de la Barbagia dans la province de Nuoro. Ce défilé a été plusieurs fois étudié, notamment par Raffaello Marchi. On y retrouve un rite agraire et pastoral dans sa simplicité originel qui évoque le culte des forces chtoniennes créatrices de la nature directement issu de la vie des proto sardes.Les Mamuthones sont vêtus d’un habit curieux composé d’un pantalon blanc, de chaussettes montantes, d’une sorte de jupe courte, d’un corselet rouge sur une chemise et d’un gilet de peau porté avec le poil à l’extérieur appelé mastruca, ils sont coiffés d’un berritta noir retenu par un foulard noué sur le menton. Sur le dos et au cou ils portent des grelots (sa garriga). Leur visage est couvert d’un masque noir en bois (sa bisera). On retrouve des masques de mêmes inspiration dans quelques autres villages sardes notamment à Ottana (merdules, masque de bovins) mais aussi dans d’autres régions (Sicile, Grèce, Trace, Istria, Slovénie, Alpes, Pyrénées, etc.) et dans d’autres continents. Les Mamuthones défilent en un pas de danse lent, faisant sonner les clochettes en rythme. Ils sont encadrés par les Issocadores qui portent une sorte de casquette à rubans, un large pantalon bouffant bleu, une chemise blanche et un gilet rouge, parfois un châle lié à la taille, ils ne portent ni sonnaille, ni masque, ni mastruca. Ils tiennent en main une sorte de cravache ou de fouet ou de lasso (soca) qu’ils lancent dans le public de sorte à attraper ami, enfants, jeunes filles, etc. en criant des boutades satiriques. Si la personne est prise ce sera un signe de bon augure. A l’occasion de la fête de Saint Antoine, patron et protecteur des paysans et des bergers, le 17 janvier, la procession sort par groupes de 12 mamuthones accompagnés de 8 issocadorres. De nouveau ils reviennent dans les rues de ce bourg agricole lors du dernier dimanche de Carnaval et pour Mardi Gras. Le mot Mamuthones est à rapprocher d'autres mots de la Barbagia - Maimone: démon, idole bacchique du Carnaval qui meurt à Mardi Gras, - Mamucone, zone montagneuse près de Mamoïada, - Mamudine: endroit où se trouveraient des grottes gardées par des esprits, - Mamujone: nom d'une source d'où dériverait le nom de Mamoïada. Cette fête païenne est très ancienne et on lui donne différentes significations. La victoire des habitants de l'intérieur des terres contre les envahisseurs sarrasins, faits prisonniers et conduits en cortège pour devenir esclaves des bergers. Ou bien, il pourrait remonter à un rituel de la civilisation des nuraghes en honneur d'un Dieu agricole pastoral . Ou encore, à un rite de mise sous le joug du bœuf. D'autres interprétations relient cette fête aux rituels de fertilité dionysiaques comme dans d'autres civilisations méditerranéennes. Il y a ceux qui voient dans le masque des Mamuthones l'effigie d'un esprit démoniaque. CARNAVALLe carnaval en Sardaigne reste une des fêtes populaires qui ne disparaît pas avec la télévision et la mondialisation.Au contraire, les différences de village en village se font de plus en plus frappantes. Nous pouvons déjà citer cinq termes différents pour le dénommer. On trouve en effet cinq zones dans l'île où Carnaval est appelé différemment: Dans la plus vaste, la partie méridionale de l’île on l'appelle « Carnovali » . Dans la petite zone orientale c’est « Maimone » Au centre en Barbagia on le nomme « coli-coli » dont l'origine étymologique est assez obscure. Dans la zone occidentale on dit « Carresegare » Et enfin, dans le reste de l'île on l'appelle « Giorgio ». Ce dernier terme a probablement des origines byzantines liées au culte d'un saint guerrier prénommé Giorgio dont la tombe était vénérée à cette époque. Tous ces Carnavals ont en commun procession, parodie d'un transport funèbre suivie par des complaintes, les "attitidus" chantées en chœur "Mortu Carnevali scancioffau", (à mort le carnaval .. ) Ces textes Mamuthones et Carnaval ont été écrits à partir de notre documentation et plus particulièrement de "Il folklore sardo" de Francesco Alziator, Libreria editrice Dessi à Sassari (pages 72 à 82) et "La Sardaigne sans cagoule" de Maria Brando-Albini, éditions Subervie (chapitre IX, "Rites et croyances du cycle de l'année" , page 85 et suivantes). L'association Sardaigne en liberté propose aussi un séjours "Danse et carnaval au coeur de la Sardaigne" voir les détails sur le site : https://sardaignenliberte.com/wp-content/uploads/2019/01/Fiche-sardaigne-CARNAVAL.pdf LES POLYPHONIES DE LA SEMAINE SAINTELes manifestations de la Semaine Sainte sont de loin les plus
importantes du calendrier religieux. Ce sont de grands moments de piété
et de ferveur populaire. Elles sont les plus intéressantes du point de
vue musical. Certaines petites villes sont particulièrement célèbres,
tout particulièrement dans la partie nord ouest de l’Ile :
Aidomaggiore, Bonnanaro, Cuglieri, Santu Lussurgiu et surtout Castelsardo, qui concentre le plus grand nombre de confréries et le répertoire le plus riche et le plus original.
Visitez le site sur Castelsardo Ces confréries sont très anciennes et connues au moins depuis le XVIIème siècles. Selon Tonino Cabizzosu ( Chiesa e Società, Cagliari, Edit. 3T) les confréries sont « une forme associative regroupant des laïques et ayant pour but premier leur formation personnelle. Celle-ci s’exprime de deux façons : à travers des formes dévotionnelles et à travers un service de charité sociale ». Leur activité se concentre autour de la pratique du chant à de nombreuses occasions : cérémonies religieuses du calendrier liturgique et funérailles, et de l’administration de la confrérie. Celle-ci élit, lors de ses assemblées, son Prieur, accueille ses « novices », organise l’exercice du chant et la transmission du répertoire. De décembre aux Rameaux, tous les confrères se retrouvent le dimanche après midi dans leur église pour une répétition, la « prova ». Celle-ci dure au moins deux à trois heures, arrosée de vin et souvent accompagné de produits locaux : pain, saucisses, fromages…
Le chœur est ouvert mais le rôle du Prieur est prépondérant pour la
Semaine Sainte car c’est à lui que revient la mission de sélectionner,
le dimanche qui précède les Rameaux, ceux qui chanteront à cette
occasion. Ce choix est délicat car il doit répondre à la fois à des
critères de qualité et d’expérience, mais aussi préparer l’avenir en
intégrant des jeunes et garder un certain équilibre social. Lors de
cette Semaine Sainte le répertoire s’exécute par groupe de quatre
chanteurs selon un registre naturel du bas à l’aigu : bassu, contra,
bogi, falzittu (ce sont les noms donnés à Castelsardo, les
dénominations peuvent changer selon les lieux). Les grands moments de
la Semaine Sainte sont le Lundi (Lunissanti) et le Jeudi, le Vendredi
revêt une forme exceptionnelle sous la forme d’un Miserere particulier
qui se chante en marchant vite, fuggi fuggendo, (en fuyant) au cours
duquel deux chœurs, non limités à quatre exécutants, se répondent en
alternance.
Le Prieur et tous les confrères sont très rigoureux sur la qualité qui nécessite de leur part des d’être un bon chanteur : avoir de l’oreille (les chants se transmettent oralement et les chanteurs connaissent toutes les voix même s’ils sont spécialisés dans l’exécution d’une), une bonne voix, une grande discipline (présence régulière), une grande rigueur pour ne pas changer de partie en cours d’interprétation. Lorsque le chœur est en parfaite harmonie il fait apparaître une cinquième voix fusionnelle dite « quintina ». Celle-ci se situe dans le registre des voix de femme. Cette voix immatérielle est très recherchée par les chanteurs. Elle entre dans la symbolique de la Semaine Sainte. La plupart des chants sont en latin et reprennent des textes liturgiques, ainsi les « Miserere » (psaume 50), les « Stabat Mater », un Stabat Mater est attribué à Jacopone da Todi (mort en 1306), à Castelsardo se chante un « Jesus » d’origine inconnue, parfois le texte latin a subi quelques altérations du fait de la transmission orale. Certains cantiques sont en sarde. Castelsardo, Lundi Saint, émission de France Musique du lundi 30 avril 2012. Cuglieri, Jeudi Saint, émission de France Musique du lundi 7 mai 2012. Cuglieri, Vendredi Saint, émission de France Musique du lundi 7 mai 2012. Ces chants accompagnent les processions et les scènes qui illustrent la Passion qui sont jouées à la fin de l’office soit à l’intérieur même de l’église, soit sur le parcours entre deux églises. La grand messe du dimanche de Pâques met fin à ces manifestations. Le lundi de Pâques, Pasquetta, est une fête familiale et amicale qui donne lieu à un repas, souvent un pique-nique au cours duquel on mange des viandes rôties à la broche : cochon de lait (porchetto), agneau, etc. arrosé de bons vins, qui se conclue par les dolcetti sardi (gâteaux à la pâte d’amande ou au fromage ou au miel, etc.). Parmi la documentation qui a servi à écrire ce texte il faut citer le livret qui accompagne le CD « Sardaigne, polyphonies de la Semaine Sainte » collection Musée de l’Homme CNRS édité par Le Chant du Monde LDX 274 936. Lire aussi les études et livres de Bernard Lortat-Jacob (page Littérature) |
GARA POETICA Joutes poétiques
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La gara poetica sarde «
Terra di poesia » : c’est par cette expression que les Sardes eux-mêmes
désignent leur île. La poésie est d’abord pour eux un art familier :
dans chaque village, chaque famille, on trouve des hommes ou des femmes
qui connaissent des vers par cœur et sont capables d’en composer. Mais
cette poésie trouve sa célébration dans la gara poetica (la joute
poétique) qui est offerte au Saint Patron du village lors des fêtes en
son honneur. À cette occasion, deux ou trois poètes professionnels sont
invités à se produire sur une estrade pour débattre, trois heures
durant, sur des thèmes tirés au sort comme : « l’Art et la Nature » ou
« l’Œil, la Langue et la Main ». Ces poètes-improvisateurs chantent des
huitains d’endécasyllabes rimés (ottavas) sur une mélodie propre à
chacun (traggiu), accompagnés par un petit chœur (tenore) composé de
trois hommes modulant un accord consonnant sur un jeu de syllabes sans
signification (« Bim-bom », « Birimbim-bom », etc.) La gara poetica sarde est un rituel de la parole. En effet, elle se tient à date, heure et lieu fixes – sur la place du village, près de l’église et du Saint, le jour de sa fête. C’est une création collective où interagissent les poètes, le chœur et le public ; ce dernier, très averti, applaudit, sourit ou fait la moue, évaluant les poètes tel un jury informel ; il anticipe les vers et est capable de mémoriser des strophes voire des passages entiers d’une joute pour la comparer à d’autres qui l’ont précédée. Sur ce fond d’improvisation, tout est cependant rigoureusement codifié: déroulement de la joute en trois temps (exorde, thèmes et hagiographie chantée du Saint), parcours obligé des arguments du thème, mais aussi des vers de la strophe, comportement, postures et gestuelle des poètes, etc. En tirant au sort leur thème, les poètes doivent le défendre et s’identifier à lui : ils deviennent l’Amour, la Haine, la Richesse ou la Pauvreté. Si bien que ce qu’ils donnent à voir et à entendre aux gens rassemblés sur la place sous le regard du saint, c’est le jeu de destins simulés que le hasard leur a assigné par tirage au sort, et qu’ils doivent assumer le temps de la gara. Maria Manca et Bernard Lortat-Jacob |
LES SARDES ET LES CHEVAUX Le cheval sarde est très renommé, petit, racé, puissant
et vif, certains vivent en semi-liberté sur la Giara di Gesturi, haut
plateau du centre de l’île. Il fait partie intégrante de la culture
sarde. De nombreuses fêtes se déroulent avec la participation de
chevaux et de cavaliers : Sa Sartiglia surtout le dernier dimanche et
le dernier mardi du Carnaval à Oristano, S’Ardia, fête de San
Costantino, 6 et 7 juillet, à Sedilo, San Efisio, le premier mai à
Cagliari. ARDIA DE SEDILO ou FÊTE DE SAN COSTANTINO Sédilo
est un gros bourg pittoresque du centre de la Sardaigne, situé à
proximité du lac Omedeo, importante réserve d'eau. L'activité
économique de ce village de quelques 2 500 âmes, est surtout tournée
vers l'élevage principalement du mouton. Bien que situé non loin d'une
voie rapide qui traverse l'ile d'Ouest en Est et conduit à Nuoro et au
golfe d'Orosei, il est assez peu fréquenté par les touristes sauf en
début juillet à l'occasion de la fête de "saint Constantin".
L'originalité de ce "saint" est qui n'est pas officilement reconnu
comme tel par l'Eglise, mais il est vénéré en Sardaigne, Constantin
c'est l'empereur romain qui s'est converti et a entrainé l'adhésion au
christianime. A
Sédilo, comme dans toute la Barbagia, les traditions
d'honneur sont importantes et respectées. C'est sur le
territoire de ce village que se déroule une des plus anciennes
manifestations sardes d'inspiration religieuse, l'Ardia, course de
chevaux qui se court non pour un prix en argent ou quelqu'autre
récompense mais pour l'honneur, pour la célébrité ou pour un voeu. Les
hommes du village doivent s'inscrire longtemps à l'avance pour y
participer et avoir l'honneur de porter le drapeau et chevaucher en
tête avant de s'affronter. Le départ de la course est donné dans un enclos, près d'une petite église qui se trouve or du village. Les cavaliers doivent, bride abattu, remonter au village pour atteindre la place de l'église. Mais là où ça ce complique c'est qu'il faut rentrer en passant sous un arc en pierre. Certaines années il n'est pas rare que des accidents se produisent provocantblessures voire la mort de certains concurrents. Mais celui qui arrive le premier est célébré comme un héros, le nom de sa famille en est honoré et respecté. Cette fête améne énormement de monde et est célébre dans toute la Sardaigne et largement au delà. Les murs de Sédilo sont ornés de nombreux murales qui célèbrent cet événement. Samedi 26 janvier 2013 à 20h et samedi 2 février à 09h40, la chaine ARTE présente dans l'émission 360°-Géo un documentaire de Svea Andersson "La Sardaigne des hommes et des chevaux" | |||||||||||||||||||||
SA COIA MAURREDDINA MATRIMONIO MAURITANO Santadi,
dans la province de Carbonia – Iglesia, au Sud Ouest de la
Sardaigne, est un gros bourg agricole, adossé à la montagne,
surtout connu pour ses coopératives agricoles : MATRIMONIO
MAURITANO Tous
les ans, le premier dimanche d'août, Santadi
célèbre le mariage Mauritano. En 2013 c'est la 45ème édition. Le dimanche qui est le point central de cette fête, la jeune mariée, accompagnée de ses parents, arrive dans un char à banc, celui-ci est suivi de celui du marié lui aussi accompagné de ses parents tous habillés du costume traditionnel offert par la mairie. Les chars sont décorés de fleurs, de produits artisanaux : tapis sardes, poteries sardes, etc. tiré par deux bœufs.
Ils sont précédés par un défilé de sonneurs de launnedas, de joueurs d'accordéons, de groupes danseurs ayant revêtus les costumes traditionnels richement décorés de leurs différents villages, présentant fièrement leurs productions : vins, gâteaux, pains, fromages, fruits, etc. Des cavaliers et cavalières eux aussi en costumes traditionnels chevauchant des équidés sardes ferment ce défilé. Le cortège est fermé par le char sur lequel est installé le maire en costume traditionnel de Santadi barré de l'écharpe tricolore aux couleurs de l'Italie, symbole de sa charge. Ce cortège qui serpente dans le village se termine sur la place de l'église où un podium est dressé sur lequel prennent place les mariés, leur famille et les officiels pour une grand' messe suivie par une grande foule, parfois un peu bruyante, où se mêlent personnes en costumes traditionnels, gens du village, curieux et touristes. Dans les rues qui mènent à cette place les bars et les glaciers artisanaux sont ouverts, les trottoirs sont envahis par des stands où des marchands vendent des produits sardes : pâtisseries, torrone, bonbons, coutellerie et tapisserie artisanales, etc. mais aussi des choses plus inattendues venant du monde entier parfois bien utiles en ce début août : éventails, chapeaux, lunettes de soleil, articles de plage et autres. Après la célébration la soirée se poursuit par des chants, des danses et des musiques traditionnels. | |||||||||||||||||||||